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Horloges et camisoles

5 novembre 2008

Songes.

Un brouillard spectral s'est épris de mon esprit pendant l'éternité d'une nuit. Les éclats de l'aurore, particules luminescentes dans le ciel brumeux, ont suffis à l'évaporation de cet éphémère entournure. Un cauchemar hexagonal dont les multiples côtés se sont alliés pour me heurter, heure après heure.
Opéra horrifique en deux actes, composé chacun de trois scènes. Le six, clé maîtresse de cette comédie maléfique..

Premier Acte, scène une.
Marchant dans une campagne boisée, insouciante de ma solitude, je m'égaye de la beauté matrice de la Nature, m'émerveille de la complexité des passiflores. Je me surprends à me comparer à un Petit Chaperon Rouge, naïf et innocent, quand l'angoisse (grand méchant loup de mon conte hallucinant) s'éprend de mon corps, qui soudainement, tremble. La fleur colorée tombe à mes pieds, et chaudes larmes s'écoulent sur mon corset déserré. Mon reflet, absurdement, apparait et mon allure de bohémienne égarée, amoureuse esseulée, ne m'inquiète pas. Elle me réjouit, au contraire. Soudainement, un bruissement se fait entendre à quelques mètres de moi, paradoxalement, je suis tremblante de joie. Mon visage se tourne doucement, et j'aperçois une femme, les cheveux blonds en crête, le regard vitreux, trébuchant puis se rattrapant à mon bras. Nous nous regardons, un laps de temps qui me parait infini. Je la trouve jolie. Elle ouvre la bouche, et aucun ne semble vouloir sortir, je m'apprête à lui prendre la main, quand une voix rocailleuse et lassée monte. Oui, je la vois réellement monter. Des notes de musique, et des annotations qui s'échappent d'une bulle de bande-dessinée. Cela ne m'étonne pas le moins du monde. Elle me demande où je vais, lorsque je lui réponds mes paroles se dessinent, en métaphores sublimes. Ma destination serait un chemin boueux n'ayant pas de fin. Elle coupe la création de mes paroles, et un hexagone immense apparaît entre nous deux, je suis pétrifiée. Mais irrésistiblement, je m'empresse de le toucher. A mon contact, il se ternit..

Premier Acte, deuxième scène.                                                                                                         Il devient fumée, serpent blanchâtre arpentant nos visages, défigurant le mirage.. Cette attraction céleste ayant créé un lien ultime entre nous deux. Je sens mes boyaux qui se tordent, ma langue s'asséchant, des blocs de granit gravissant le pavillon de ma gorge pour venir se lover dans mon artère. Incandescence à la jugulaire. Le souffle court, la panique trouble. Ma conscience affaiblie se noue en milliard de volontés afin de prier, dans un dernier et insensé espoir. Sous mes phalanges, la texture de la forme devient irréalité de l'illusion. Ma paume se referme sur un effroyable et glacial vide, mes doigts bleutés tremblent. En un fugace instant, la belle égarée m'a échappée. Autour de moi, ce n'est que les paysages désertiques à l'infini, un couvercle de pénombre au-dessus de mes tremblements, horizon immuable. Je me statufie. Même ma respiration semble avoir été aspirée par cette tornade silencieuse, tout n'est que calme artificiel, torpeur de circonstance. Enfin, un claquement soudain foudroie le ciel. Tempête de graviers brunâtres qui s'abattent, s'entremêlent puis deviennent les mèches désordonnées de ma chevelure électrisée. Mon crâne est pigmentée d'électrochocs, la moindre pensée déclenche une furieuse colère.

A suivre.

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1 novembre 2008

Et je trace mon destin, muée par d'instables desseins.

Gamine aux penchants controversés cherche abattoir pour égorger ses maux versifiés.
Mélomane éclectique voudrait ancrer ses passions fugaces en pixels, pour éviter l'industrie du
massacre intellectuel.
Romantique inavouée aimerait confier ses candides révélations sur son quotidien aseptisé.
Lucide assermentée qui jure de ne métamorphoser seulement pour éclairer sa réalité, de ne transmuter que les mots devenant métaphores, les poncifs pour qu'ils perdent leurs facultés incolores.

100_0678

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Horloges et camisoles
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